Pulse IA – Actualité IA Mai 2025
Cette semaine, l’IA a changé de ton : moins de promesses, plus de stratégies concrètes. Copilotes sur-mesure, assistants omniprésents, souveraineté numérique… Chaque acteur avance ses pions. Voici les moves à connaître.
IBM lance ses « agents hybrides » : l’IA corporate sur-mesure
IBM entre dans l’arène des copilotes IA avec une approche radicalement différente. Plutôt que de tout confier aux LLM, la firme introduit des agents hybrides qui combinent les modèles de langage avec des moteurs de règles métiers, connecteurs API, et systèmes logiques traditionnels. Le résultat : une IA plus interprétable, maîtrisée et sûre – parfaitement calibrée pour les environnements d’entreprise.
Ces agents ne sont pas des jouets conversationnels : ils automatisent des processus internes complexes (workflow RH, gestion d’incidents, reporting financier) tout en respectant les contraintes strictes de gouvernance. IBM se positionne ainsi en contre-modèle de l’approche « grand public » de Microsoft Copilot, avec un message fort : l’IA d’entreprise doit être lisible, sécurisée et personnalisable.
🧠 Pourquoi c’est important :
- Un pont inédit entre IA générative et systèmes legacy.
- Convient aux secteurs régulés (santé, finance).
- IBM revient sur le devant de la scène IA avec une proposition sérieuse et différenciante.
Google Gemini 2.5 : l’assistant intégré qui transforme Workspace
Avec Gemini 2.5, Google franchit une étape stratégique : l’IA devient un composant natif de la suite Workspace. Ce n’est plus un assistant optionnel, mais un coéquipier intégré dans ton écosystème de travail. Besoin d’une présentation ? D’un résumé ? D’une traduction structurée ? Gemini le fait en s’appuyant directement sur tes docs, mails ou tableaux.
La version 2.5 n’est pas juste plus rapide : elle est multimodale, comprend texte, image, et bientôt audio, tout en exploitant un contexte étendu (long context window) pour répondre plus précisément. Google joue ici une carte forte : celle de l’IA utilitaire intégrée au quotidien, qui booste la productivité sans changer d’outil.
🧠 Pourquoi c’est important :
- Plus besoin de passer par des apps tierces ou de copier-coller des infos.
- Ancrage profond dans le flux de travail = adoption naturelle.
- Google exploite un avantage comparatif décisif : sa base installée.

🇨🇳 Manus : l’IA chinoise qui travaille… sans supervision
La Chine frappe fort avec « Manus », un agent IA développé pour exécuter des tâches longues de manière totalement autonome. Contrairement aux assistants occidentaux, Manus n’attend pas d’instructions constantes : il est conçu pour prendre des décisions seul, organiser des plannings, générer des rapports, ou dialoguer avec d’autres IA dans un cadre multi-agent.
C’est un pari technologique audacieux, mais aussi une source de débat : jusqu’où déléguer à la machine ? Quelles garanties de contrôle ? Et comment encadrer ce type d’autonomie sans surveillance humaine ?
🧠 Pourquoi c’est important :
- Montre la volonté de rattrapage stratégique de la Chine en IA.
- Pose de vraies questions éthiques et réglementaires.
- Accent mis sur l’indépendance et l’efficacité à tout prix.
Meta AI : l’assistant LLM dans toutes tes apps sociales
Meta déploie une stratégie d’intégration massive avec son Meta AI Companion. L’idée : un assistant LLM accessible partout – Instagram, Messenger, WhatsApp – qui t’accompagne dans ta vie sociale. Tu veux résumer une conversation, générer une image, ou obtenir une réponse instantanée ? L’assistant le fait, sans quitter l’app.
Le modèle est enrichi par Bing pour la recherche, et embarque des fonctions d’inférence multimodale. Mark Zuckerberg veut créer une expérience de compagnon IA omniprésent, entre Siri, ChatGPT et Google Now.
🧠 Pourquoi c’est important :
- Meta joue la carte de l’IA ubiquitaire dans nos vies connectées.
- L’approche est mobile-first, sociale et conversationnelle.
- Un pas vers un compagnon numérique centralisé.
Mistral Chat Enterprise : l’IA souveraine à la française
La start-up française Mistral frappe un grand coup avec « Le Chat Enterprise », une version pro de son IA conversationnelle, hébergée localement, 100 % open source, et dotée d’un chiffrement avancé. C’est une réponse directe à Microsoft Copilot et aux craintes des entreprises européennes face au cloud US.
Mistral propose une IA transparente, auditable, et adaptée aux normes locales, notamment RGPD. En filigrane, un message géopolitique clair : l’Europe peut concevoir une IA puissante, mais respectueuse de la souveraineté numérique.
🧠 Pourquoi c’est important :
- Vise les secteurs critiques (finance, santé, administration).
- Renforce la capacité des entreprises à contrôler leur IA.
- Premier vrai modèle d’IA souveraine industrialisable.

OpenAI débranche la rentabilité : retour aux fondamentaux
Dans une annonce choc, OpenAI renonce à sa structure de rentabilité illimitée. Sam Altman affirme vouloir réaligner l’organisation sur ses objectifs initiaux : la sécurité, la transparence, et la collaboration ouverte avec le monde académique. C’est une réponse directe aux critiques croissantes sur la course à la puissance sans garde-fous.
OpenAI souhaite désormais ralentir le rythme, favoriser la recherche fondamentale, et mieux intégrer les enjeux sociétaux. Ce pivot pourrait marquer un tournant dans la course mondiale à l’AGI.
🧠 Pourquoi c’est important :
- Premier grand acteur à abandonner la logique « growth at all cost ».
- Vise à reconstruire la confiance dans l’écosystème IA.
- Pourrait influencer d’autres leaders à adopter un modèle plus équilibré.
Les visions s’opposent, les lignes bougent. L’IA entre dans sa phase de maturité : celle des choix clairs. À suivre — ou à devancer.