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OpenAI veut 1 000 Md$ d’ici 5 ans et votre budget IA

OpenAI bouscule la gestion du risque fournisseur – et votre budget IA

OpenAI est au centre d’une équation inédite: viser un modèle économique à l’échelle du trillion tout en absorbant des coûts de calcul vertigineux. Pour une entreprise cliente, cela signifie une dépendance accrue à un seul fournisseur, une pression tarifaire probable, et des clauses de continuité de service à revoir d’urgence. Concrètement, la façon dont vous cadrez vos contrats OpenAI en 2025 déterminera la stabilité, le coût et l’agilité de vos cas d’usage IA en 2026–2028.

openai, 5 ans pour convaincre: ce qui s’est passé, chiffres à l’appui

Mi‑octobre 2025, TechCrunch résume l’ambition: transformer 13 Md$ de revenus annuels en 1 000 Md$ d’ici 2030, avec des pertes attendues de 8 Md$ en 2025 et une rentabilité seulement envisagée en 2029 ( analyse TechCrunch ). Dans le même temps, OpenAI multiplie les accords massifs pour sécuriser du calcul: plus de 1 trillion de dollars de deals cumulés donnant accès à plus de 20 GW de capacité, l’équivalent d’une vingtaine de réacteurs nucléaires ( Platformonomics ). Parmi eux, des ententes structurantes avec Oracle, Nvidia, AMD et Broadcom, avec des montants headline se chiffrant en dizaines à centaines de milliards ( récapitulatif dealflow et TechCrunch ).

Dans les faits, l’entreprise dissocie modèle nonprofit et véhicule for‑profit, en transition vers une Public Benefit Corporation, tout en renégociant sa relation avec Microsoft. Un accord de septembre 2025 donne à Microsoft un droit de premier refus sur de nouvelles capacités de calcul et clarifie la gouvernance après des tensions publiques ( Business Insider, résumé officiel UK CMA ). L’ambition infrastructure atteint des niveaux inédits: le projet « Stargate » évoque 500 Md$ d’investissement sur quatre ans ( Wikipedia ).

Côté marché, la photo est contrastée. OpenAI domine le grand public (ChatGPT) mais verrait sa part dans l’enterprise LLM reculer à 25%, derrière Anthropic (32%) selon des estimations publiques disputées ( Humanity Redefined ). Pourtant, 92% des Fortune 500 utiliseraient déjà ses produits ou API d’une manière ou d’une autre, signe d’une dépendance diffuse mais massive ( statistiques agrégées ).

Entre dépendance et facture: pourquoi c’est décisif pour les entreprises

La trajectoire financière d’OpenAI crée un triple enjeu pour les DSI et directions achats: continuité, coûts et gouvernance. Les coûts d’inférence et d’entraînement explosent: jusqu’à 150 Md$ d’inférence prévus entre 2025 et 2030 et une dépense de calcul avec Microsoft projetée à 28 Md$ en 2028 ( analyse technique/financière, Where’s Your Ed At ). Dans un contexte où les budgets IA mensuels dépassent désormais 100 000$ pour près de la moitié des organisations, la moindre hausse de tarif unitaire se répercute vite sur les P&L ( synthèse coûts 2025 ).

La continuité de service est un second point dur. OpenAI a connu plusieurs pannes en 2025, documentées sur son statut public, avec un support standard API restant sommaire hors plan Enterprise ( historique des incidents, détails sur SLA et support ). Par ailleurs, des limitations de débit peuvent être ajustées sans préavis, y compris pour des clients payants, ce qui pose un risque d’indisponibilité dégradée sur des processus critiques ( analyse coûts et limites ).

Enfin, la gouvernance et la réputation deviennent des variables de risque opérationnel. OpenAI a modifié son cadre de sécurité au printemps 2025, retirant la « persuasion » de la liste des risques critiques, ce qui interroge sur l’évolution de ses priorités de mitigation ( Fortune ). Les débats sur sa structure hybride nonprofit/for‑profit et des contentieux médiatisés ajoutent du bruit réglementaire et réputationnel à intégrer dans les comités risques ( ANalyse de gouvernance ).

Côté entreprises, ces éléments imposent une mise à jour des contrats et de la stratégie fournisseur. Les clauses de résilience, d’indexation tarifaire et d’« exit » doivent être renforcées, et un plan B multi‑fournisseurs doit être chiffré et testé. Les organisations qui avaient démarré « achat rapide » en 2023–2024 entrent en phase d’industrialisation: 37% utilisent déjà cinq modèles ou plus en production pour répartir performance et coûts, tandis que les budgets LLM progressent d’environ 75% sur un an ( a16z, enquête DSI ).

Décryptage: arbitrer entre moats, alternatives et clauses de sortie

La course à l’infrastructure crée une externalité de risque: l’empilement de deals compute « circulaires » – où des fournisseurs investissent contre de l’equity – peut renforcer le pouvoir de marché d’un acteur, puis se traduire par des hausses de prix ou des priorisations de capacité. Le nouveau droit de premier refus de Microsoft sur de la capacité OpenAI illustre ce recentrage stratégique, bénéfique pour la scalabilité, mais potentiellement contraignant pour la neutralité d’accès côté clients tiers ( BI, CMA ).

Pour autant, le marché enterprise se diversifie. Anthropic est souvent mieux noté sur le coding en environnement contraint, avec un score de 72,5% sur SWE‑bench Verified, tandis que Google Gemini affiche un rapport coût‑performance compétitif, jusqu’à 20x moins cher que Claude 4 pour certaines charges de travail, à performance perçue comparable ( comparatif 2025, benchmarks complémentaires ). Résultat: les entreprises arbitent par cas d’usage – génération marketing, code, extraction, RAG – et construisent des tissus multi‑modèles pour lisser le risque.

Le sujet n’est donc pas de « quitter OpenAI », mais de calibrer la dépendance. Sur des processus classés « business critical », une architecture « active‑active » ou « hot/warm standby » entre deux fournisseurs réduit l’exposition aux pannes et aux restrictions de débit. Sur les postes de coût sensibles, des politiques de routage dynamique par modèle – selon prix, latence, tokens sortants – permettent d’absorber une hausse soudaine sans interrompre le service. L’outillage de « broker LLM » et les couches d’abstraction API deviennent clés pour éviter le recodage en cas de bascule.

Côté juridique, la « business continuity by contract » s’impose: data portability, model escrow, droits de sortie et support de transition doivent être écrits, testables, et attachés à des SLA concrets ( guide pratique ). Les clauses de force majeure, de protection de données et de responsabilité IP doivent être adaptées à l’IA générative, incluant le traitement des données d’entraînement, la traçabilité des sources, et des garanties de performance réalistes – autrement dit, proportionnées aux métriques observées et aux capacités de support réellement disponibles.

Enfin, la gouvernance ne se limite pas au contrat. Le comité risques doit suivre un tableau de bord spécifique au fournisseur: incidents statutaires, changements de politique (sécurité, tarification, data usage), mouvements capitalistiques, signaux réglementaires. Les entreprises matures organisent des « continuity drills » trimestriels: export de prompts et métadonnées, relecture des journaux d’inférence, redéploiement sur un second modèle, et mesure du RTO/RPO réel – exactement comme on le fait depuis des années pour les datacenters.

Points de vigilance contractuels à acter avant 2026

  • SLA et pénalités: disponibilité mesurée, crédit de service, délais de rétablissement; prise en compte explicite des limitations de débit et des files d’attente.
  • Tarification et indexation: paliers volumétriques, « take‑or‑pay », caps de hausse annuelle, mécanismes de révision en cas de changement de modèle ou de coûts de compute.
  • Portabilité et sortie: export simple des données, prompts, embeddings, journaux; « model escrow » et droits de bascule sans frais prohibitifs en cas d’arrêt ou de dégradation.
  • Données et IP: garanties sur l’usage des données, absence d’entraînement sur vos inputs sans consentement, indemnisation en cas de revendication tierce.
  • Sécurité et conformité: localisation des données, audit, sous‑traitants critiques, notification de changement matériel de politique; alignement avec exigences RGPD et cadres internes.
  • Gouvernance et support: interlocuteur dédié, temps de réponse, rapports d’incident, comité de pilotage trimestriel; droit d’audit ciblé.

Ce que cela change dans vos budgets et votre architecture

Le risque d’une montée en coûts – alimentée par des dépenses d’inférence et d’entraînement jamais vues – doit être modélisé dans votre budget 2026–2028. Intégrez des scénarios de +20% et +50% sur le coût par token ou par millier de requêtes, avec des options d’atténuation: downscaling de contextes, cache d’embeddings, alternance de modèles moins coûteux pour les tâches non critiques. Préparez le financement d’une redondance multi‑fournisseurs au moins pour les parcours essentiels: même si cette redondance coûte, elle réduit la valeur‑à‑risque d’une panne ou d’un throttling inattendu.

Côté architecture, standardisez vos couches d’accès LLM: schéma de prompts versionné, métriques unifiées (latence, qualité, taux d’erreur), et un « router » capable de basculer vers Claude ou Gemini sur des règles déterministes. Évitez les dépendances fortes à des outils propriétaires d’agentisation si vous n’avez pas d’option d’export. En parallèle, clarifiez les frontières données sensibles / données publiques et cartographiez le flux de tokens qui sortent de votre SI vers les APIs externes.

Sur le plan opérationnel, classez vos cas d’usage selon criticité et coût: par exemple, génération marketing et support interne en « best effort »; extraction contractuelle, KYC et assistance développeurs en « haute disponibilité ». Affectez des modèles par classe, avec un prix plafond par millier de tokens et un plan de bascule documenté. Enfin, mettez au calendrier des tests de restauration: relecture d’un mois de prompts/journaux sur un fournisseur B, pour mesurer le coût réel d’une migration soudaine.

Cap sur 2026: un rapport de force qui se renégocie

Dans les 12 prochains mois, OpenAI poursuivra sa course au calcul et à la monétisation, avec un risque logique de renégociation tarifaire côté clients lourds. Dans le même temps, la concurrence progresse et offre des alternatives crédibles, moins chères sur certains workloads. Le rapport de force se jouera donc dans vos contrats: clauses de résilience, plafonds de hausse, et un plan multi‑fournisseurs que vous aurez effectivement testé.

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